4 sept. 2009

Tensions au Xinjiang après des attaques à la seringue

Tensions au Xinjiang après des attaques à la seringue

Deux mois après les violences interethniques qui ont ensanglanté la capitale de cette province chinoise, des milliers de personnes manifestent contre une vague d'agressions qu'elles attribuent à la minorité musulmane ouïghoure.

Malgré les 20.000 policiers envoyés en renfort depuis les émeutes interethniques de juillet, la tension renaît au Xinjiang, la région autonome musulmane chinoise. Vendredi, un millier de manifestants hans - l'ethnie majoritaire en Chine - se sont brièvement confrontés aux forces de l'ordre à Urumqi, la capitale du Xinjiang, en leur jetant des bouteilles. Une manifestation dispersée par la police.


Plus d'informations sur attaques seringues dans le Xinjiang

La veille, des milliers d'habitants, là aussi des Hans, ont manifesté pour protester contre une vague mystérieuse d'attaques à la seringue visant leur communauté. Exigeant plus de sécurité et la «fin du désordre», les protestataires ont demandé la démission du responsable régional du Parti communiste Wang Lequan. Certains manifestants appelaient même à son exécution tandis que d'autres clamaient «le gouvernement est inutile».

La police était déployée dans tous les quartiers d'Urumqi vendredi, dont certains étaient bouclés.

Un climat délétère

Ces manifestations interviennent deux mois après les violents affrontements opposant l'ethnie turcophone et musulmane des Ouïgours, majoritaire dans le Xinjiang, et les Hans. Ces émeutes avaient fait officiellement près de 200 morts et quelque 1.700 blessés. A l'origine de la manifestation actuelle, la colère suscitée par une série d'attaques à la seringue inexpliquées qui ont blessé 476 habitants, en majorité des Hans. Depuis plusieurs jours, le bruit court à Urumqi que des gangs visent spécifiquement la communauté Han. Des rumeurs affirment même que les agresseurs seraient des Ouighours. Un climat délétère qui s'est ressenti lors de la manifestation. Des Ouïgours ont été pris à parti. Selon la dissidence ouïgoure en exil, dix d'entre eux auraient été blessés.

source

Olivier VEROT
Stratégie Chine

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