Marseille, prochain pont commercial entre la Chine et la France
Le projet a été entrepris par Dingguo Chen, grossiste à Belsunce (quartier proche de la canebière à Marseille) et président du projet de construction de la nouvelle zone commerciale baptisée MIF 68(Marseille International Center 68), et par le groupe immobilier Résiliance, propriétaire du terrain sur lequel le centre commercial est en train d’être construit, ayant soutenu ce projet à hauteur de 30 millions d'euros.
L’objectif étant de donner vie à un espace qui était, jusqu’au début du chantier, inexploité et s’étalant sur pas moins de 6 hectares.
Une fois achevé, le centre commercial, prévu pour juillet 2017, accueillera ses 100 premières boutiques et comprendra près de 200 entreprises en 2018, réparties sur 60 000 mètres carrés et entourées de 180 000 mètres carrés d'espaces verts, ce qui en fera un des plus grands centres sino-européens du textile. Il comprendra des magasins avec showrooms pour les grossistes importateurs, ainsi que des agences de représentation de fabricants asiatiques et d'entreprises européennes commerçant avec la Chine. De nombreux espaces de stationnements, de restauration ou autres installations sont également prévus.
Un emplacement stratégique pour la Chine et la France.
Situé sous
le site de Grand Littoral(centre commercial au nord de Marseille), le choix de
cette localisation s’est fait par rapport à sa proximité avec
l’autoroute, le port et l’aéroport.
Si les grossistes de la rue du Tapis-Vert ont choisi de sortir du centre-ville, c'est pour des questions de commodités, s’explique Gurvan Lemée, co-gérant du groupe immobilier Résiliance : "Dans la rue du Tapis-Vert, ce n'est pas du tout pratique en termes de livraison car ça bloque la circulation. C'est dur de décharger. (...) Quand les Chinois sont arrivés il y a 25 ans, ils se sont installés là où il y avait des locaux disponibles. C'était un peu comme le Sentier à Paris, vous aviez à Marseille la rue du Tapis-Vert et ses petites rues où il y avait déjà des couturiers. Aujourd'hui, on est dans une économie beaucoup plus globalisée où les vêtements viennent aussi bien de Toscane (notamment la petite ville de Prato, au nord de Florence), directement de Chine ou d'ailleurs dans le monde. »
Si ces grossistes n’ont
pas toujours été chinois, le commerce de gros à Marseille a connu un nouvel
essor avec l’arrivée des grossistes venus de
Chine, qui ont rapidement prospéré dans le quartier suite à la levée par l’Union Européenne des quotas sur les
importations de textile depuis la Chine en 2005. Ainsi, de nombreux chinois,
majoritairement originaires de la province de Zhejiang, se sont depuis installés dans la troisième
ville de France.
Pour Xavier
Giocanti, gérant du groupe Résiliance, le MIF 68 est une bonne opération pour
l’économie marseillaise, car ce sont 700 emplois qui pourront être créés dans les
quartiers Nord et pourraient ainsi re-dynamiser un secteur de Marseille où le taux de
chômage est très fort. En parallèle, le
quartier de Belsunce devrait respirer davantage avec le désengorgement des rues du centre-ville,
car en effet, les véhicules de livraison
n’auront plus besoin d’y passer. Les locaux laissés vides par
les grossistes en partance pour le 15e arrondissement permettront d’implanter
de nouvelles boutiques de vente au détail ouvertes au grand public ou des
bureaux.
La ville de
Marseille présente un réel avantage
géographique pour les Chinois comme pour la France : proche de l'Italie, de
l'Espagne, et de l'Afrique du Nord, elle est desservie par de nombreux vols low
cost. De plus, le port de Marseille Fos est le deuxième port de Méditerranée : il
dessert 400 ports mondiaux et a vu transiter près de 82 millions de tonnes de
marchandises en 2015. Il dispose d'infrastructures permettant d'accueillir
d'importantes activités industrielles, ce qui en fait un lieu stratégique pour
le commerce international.
Stimuler le développement économique local
Le textile
importé de Chine comporte des tissus de toutes qualités destinés à la
réalisation de diverses pièces de vêtements, de tapis ou encore permettant la
vente de rideaux discount. Ces tissus ne
passaient jusqu’à présent que par d’autres ports. Pour Jean-Claude Gaudin,
maire de Marseille, “La majorité des textiles fabriqués en Asie est
importée en France via les ports du Havre et d’Anvers, alors que celui de
Marseille dispose de toutes les infrastructures nécessaires. Le projet MIF 68
constitue donc une réelle opportunité pour capter ces flux commerciaux et
renforcer le rôle stratégique de notre port pour le commerce international(en
l’occurence avec la Chine). C’est à travers ce type de projet économique,
porteurs d’emplois et d’avenir, que nous réussirons à bâtir une métropole
dynamique et attractive, et que Marseille jouera pleinement son rôle de
locomotive du développement économique du territoire métropolitain”.
De son
côté, la Chine
voit son horizon s’éclaircir. C’est sur le secteur
commercial, très chahuté ces
derniers mois, que la situation s’améliore désormais
pour la deuxième économie
mondiale. Si la Chine a connu une terrible chute dans son commerce
extérieur pour l’année 2016(-7,7% sur l’exportation et -5,5% à l’importation),
il semblerait que 2017 démarre sous de meilleures augures. En
mars 2017, les exportations chinoises ont progressé fortement
(+16,4% sur un an)d’après les statistiques publiées jeudi
13 avril par l’administration des
douanes. Cette hausse est la plus forte enregistrée par le
pays depuis un peu plus de deux ans.
Une bonne
nouvelle qui tombe au moment opportun pour la ville de Marseille avec l’arrivée
de cette nouvelle zone commerciale MIF 68.
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