24 juil. 2009

Rio Tinto refuse le groupe chinois

Rio Tinto refuse les investissments du groupe chinois Chinalco.

Le groupe australien Rio Tinto est revenu sur sa décision d'accepter dans son capital le plus gros investissement jamais réalisé par la Chine dans une entreprise occidentale.

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www.riotinto.com

Rio Tinto a mis fin à son accord de recapitalisation avec le chinois Chinalco

Le groupe minier anglo-australien Rio Tinto a annoncé vendredi la fin de son accord de recapitalisation controversé avec le chinois Chinalco, le lancement d'une augmentation de capital de 15,2 milliards de dollars et la formation d'une coentreprise pour ses actifs australiens avec BHP Billiton.

L'accord avec Chinalco, au terme duquel Chinalco devait être actionnaire à 18% et obtenir deux sièges au conseil d'administration, avait été contesté dès son annonce en février par les autres actionnaires qui le trouvaient onéreux et n'en comprenaient pas la logique : Rio Tinto avait auparavant farouchement défendu son indépendance contre une proposition de fusion de sa compatriote BHP Billiton, qui aurait créé un géant mondial du secteur.

Chinalco, déjà actionnaire à 9% de Rio Tinto, s'était engagé à lui apporter 19,5 milliards de dollars, à travers, d'une part, un achat d'obligations convertibles de 7,2 milliards de dollars, et d'autre part l'achat de divers actifs de premier choix de Rio Tinto, pour un montant de 12,3 milliards de dollars.

"La transaction annoncée et recommandée par les conseils d'administration (des deux branches britannique et australienne de Rio Tinto, ndlr) ne sera pas poursuivie", annonce Rio Tinto dans son communiqué.

Chinalco va recevoir un dédommagement de 195 millions de dollars. "Nous sommes très déçus de ce résultat", a aussitôt réagi le président de Chinalco, Xiong Weiping, dans un communiqué. Rio Tinto indique néanmoins "rester intéressé dans une potentielle future collaboration avec Chinalco et continue à reconnaître l'importance de la Chine et de la construction de relations importantes dans ce pays".

Par ailleurs, BHP Billiton et Rio Tinto vont mettre en commun leurs riches gisements de l'ouest australien dans une coentreprise à 50/50 et BHP Billiton dédommagera Rio Tinto à hauteur de 5,8 milliards de dollars pour égaliser les contributions.

Avec sa recapitalisation, Rio Tinto entend notamment être en mesure de réduire sa dette contractée avec l'achat du producteur d'aluminium Alcan en 2007 pour 38,7 milliards de dollars, au plus haut de la bulle des matières premières. Aux termes de l'augmentation de capital, les actionnaires pourront obtenir 21 nouvelles actions Rio Tinto plc (cotées à Londres) à 1.400 pence par action pour 40 actions existantes et 21 nouvelles actions Rio Tinto Ltd (cotées à Sydney) à 28,29 dollars australiens. Ces prix représentent un rabais respectif de 48,5% et 57,7% sur les prix de clôture des deux titres jeudi.

Rio Tinto espère ainsi être en mesure de réduire à 23,2 milliards de dollars sa dette, un résultat meilleur que ce à quoi il s'était préalablement engagé. L'opération doit lui permettre de remplir "complètement" ses obligations de remboursement de la dette liée à Alcan en 2009, et "substantiellement" en 2010.

Le président Jan du Plessis a remarqué que le changement de pied de son groupe était lié à l'amélioration des marchés récemment. "Depuis début février, les marchés financiers ont connu une amélioration importante. Cela a eu pour conséquence, d'une part de rendre les termes de la transaction prévue avec Chinalco beaucoup moins intéressants, d'autre part notre aptitude à lever un niveau de capital approprié à nos besoins et dans des conditions attractives s'est améliorée très considérablement", a-t-il dit.

"Parallèlement, nous avons eu l'opportunité d'entamer avec BHP Billiton des discussions sur la possibilité d'une très intéressante coentreprise de production de minerai de fer dans l'ouest de l'Australie, qui va apporter une valeur considérable aux actionnaires", a-t-il ajouté. "Etant donné les circonstances nouvelles, et le retour important que nous avons eu de nos actionnaires entre autres, nous avons pensé que la formation de la coentreprise et l'augmentation de capital étaient la meilleure solution", a-t-il conclu.


source aujourdhui la chine


Olivier VEROT

Strategie Chine

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