Vanke, le plus grand constructeur mondial d'immobilier résidentiel
Wang Shi est le milliardaire chinois aventurier
fondateur de Vanke, le plus grand constructeur mondial d'immobilier
résidentiel
La croissance chinoise de
ces 30 dernières années a fait apparaître toute une génération de milliardaires
dont certains ont des personnalités marquées. Un des plus influents d'entre eux
est Wang Shi, le fondateur de Vanke, la première entreprise mondiale de
construction d'immobilier résidentiel. Wang Shi a placé sa vie sous le signe de
l'aventure.
Pourtant, le début de sa vie
professionnelles est loin d'être palpitante. Originaire du sud de la Chine, il
travaille d'abord dans les années 1970 comme un fonctionnaire dans
l’administration des chemins de fer du Guangzhou, puis avec le début de
l'ouverture économique de la Chine, avec les années 1980, il travaille toujours
comme fonctionnaire dans l'administration du commerce extérieur. Cette vie
l'ennuie et il sent que la Chine nouvelle ouvre des opportunités.
Profiter de toutes les occasions qui se présentent de faire des affaires
En 1984, il démissionne
de ce poste très stable et envié à l'époque et se lance dans les affaires de
toutes sortes. Il met le cap vers Shenzhen, la ville frontière entre la Chine
continentale et Hong Kong, une porte vers le reste du monde, l'endroit où il
faut être. Un de ses premiers coups révèle un tempérament de joueur. Hong Kong
à cette époque compte beaucoup d'élevages de poulets qui se créent, mais n'a
pas assez de terres pour pouvoir les nourrir. Il saute donc sur l'opportunité
et achemine du maïs vers Hong Kong depuis la région de Shenzhen. Tout se passe
bien pendant plusieurs mois et il devient un des principaux acteurs de ce
commerce. Une information compromet tout: les poulets de Hong Kong sont nourris
avec du maïs qui les rend cancérigènes, tout s’arrête et les Hong Kongais
cessent de consommer du poulet et passent au pigeon. Tous les convois sont
immobilisés en gare et la situation empire encore quand un ouragan détruit tous
ses stocks. Écrasé de dettes, il reste serein. Il ne croit pas que les
Hong-kongais puissent réellement cesser de consommer du poulet. Il achète à bas
prix tous les stocks de mais du Guangzhou avec un crédit à 100 jours, risquant
encore d'aggraver la situation. Quelques jours plus tard, les nouvelles sont
bonnes, l'information sur le maïs cancérigène était fausse et l'élevage de
poulet reprend, Wang Shi se retrouvant en situation de monopole sur la
nourriture.
Wang Shi se lance dans l'immobilier et fonde Vanke, une société atypique
Il multiplie ce genre
d'affaires dans tous les domaines et en 1988 il fonde une société avec des
activités diverses, dont de l'immobilier, la société Vanke China. La société
connaît dans les années 1990 une très forte croissance et Wang Shi doit en
gérer la croissance. Une petite structure sans spécialité Vanke est introduite
à la bourse de Shenzhen en 1991 puis se spécialise en 1966 exclusivement sur
l'immobilier. Cette croissance est gérée avec des principes qui ne sont pas si
conformistes dans la Chine des années 1990. Alors que les entreprises
immobilières chinoises affichent des taux de bénéfice supérieurs à 40%, Wang
Shi décide que Vanke réinvestira tous les profits au delà de 25%, ce qui permet
à Vanke de lancer des projets plus haut-de-gamme. Wang Shi refuse également le
versement de pots-de-vin, ce qui d'après lui explique que Vanke n'a jamais pu
lancer de projets immobiliers dans le centre des villes chinoises.
Ce qui distingue Wang
Shi, c'est sa personnalité marquante, il a une passion pour la découverte de la
nature et l'alpinisme. Alors qu'il a plus de 60 ans, il est un des rares
citoyens chinois à avoir escaladé les plus hauts sommets du monde. Wang Shi
fait de l'escalade sur tous les continents et à participé à des trekkings au
pôle nord et au pôle sud.
C'est cet attachement pour
la nature qui lui fait probablement être engagé au niveau écologique. Il a fait construire Shenzhen le siège de Vanke, “un gratte ciel
horizontal” conçu par l'architecte Steven Holl, un immeuble optimisé au niveau
de la consommation énergétique. Wang Shi
a également limité au maximum l’utilisation du bois dans la structure des
immeubles de Vanke, et fait installer des panneaux solaires sur de nombreuses
résidences.
Savoir garder l'esprit d'aventure et l'ouverture sur le monde
Wang Shi est un
personnage qui veut rester dynamique et aventurier sans que le temps ait de
prise sur ses projets. Cela peut provoquer des ragots chez les chinois, quand
Wang Shi divorce de sa femme pour se marier avec une actrice qui a plus de 30
ans de moins que lui.
C'est encore plus
surprenant quand il choisit de se mettre en retrait de Vanke pour reprendre des
études à plus de 60 ans. En effet, en 2011, il s'inscrit en auditeur libre l'Université d'Harvard, pour réaliser un des
rêves de sa vie pour lequel le succès de ses affaires ne lui avait pas laissé
de temps, étudier. En 2011, la Fondation chinoise d'Harvard l'invite comme
auditeur libre et il saute sur l'occasion. Son anglais est insuffisant au
départ mais rapidement il prend des notes sans interprètes et passe les examens
comme ses camarades moins âgés.
C'est quelque chose qui
compte pour lui et il veut se mettre en exemple pour toute une génération de
chinois en incitant à s'ouvrir au monde et à voir de nouveaux horizons. Sa
philosophie personnelle est de s'efforcer de voir le monde comme un nouveau né,
et ce serait cette attitude qui expliquerait ses succès.
Une attitude de retrait très calculée, préparer l’avenir de Vanke
Il serait cependant naïf
de croire que Wang Shi se met tant que cela en retrait de Vanke. C'est toujours
à sa parole que s'attachent les investisseurs et c’est toujours lui qui définit
le rôle de cette société. D'après lui, Vanke ne doit pas se contenter d'être un
leader, mais doit être l'acteur du l'immobilier qui donne le rythme, c'est à
dire qui sert de référence, ouvrir de nouvelles voies et aller de l'avant, même
si cette attitude de pionnier doit lui coûter la place de leader.
D’ailleurs, Vanke est
loin d’arrêter son expansion. Depuis 2012, la société a des partenaires aux
Etats Unis et est parti à la conquête de ce marché. Avec un argumentaire très
rationnel, outre l'ouverture au monde. Comme beaucoup d'acteurs chinois de
l'immobilier chinois, Vanke craint une crise sur le marché immobilier chinois
et diversifie ses investissements.
De plus, il y a anticipation d'une forte
présence économique chinoise aux États Unis. Ces futurs clients connaissent
déjà la marque Vanke qui leur inspire confiance et facilite l'implantation.
Vanke est la plus grande
entreprise de promotion immobilière au monde, avec 1,54 milliards d'euros de
bénéfices en 2012, toujours en croissance. Avec l'esprit aventurier de Wang
Shi, ce n'est peut-être qu’un début.
sources :
Stratégie Chine
Très intéressant cet article sur Vanke.
RépondreSupprimerLa crise immobilière ne touche pas le luxe, c'est clair.